La Revue Tacet

présentation

Tacet, comme l’a si bien exposé John Cage dans 4’33’‘, désigne un moment de silence observé par un instrumentiste pendant toute la durée d’un mouvement. Par extension, il devient, en tant que titre de la revue, un moment d’introspection, de réflexivité et de réflexion, où la musique s’interrompt pour laisser place à la recherche et au questionnement théorique. 

Tacet compte ainsi, à l’endroit des arts sonores et des musiques expérimentales, contribuer au renouvellement de la recherche théorique en confrontant et croisant des discours d’artistes et de musiciens, des études issues de l’esthétique et de la philosophie de l’art, du renouveau critique en musicologie, des cultural studies et des gender studies, de la pensée politique, des sciences sociales, ou encore de la géographie.

Tacet s’inscrit dans la collection Ohcetecho aux Presses du réel (comité éditorial : Matthieu Saladin,  Yvan Etienne et Marie Verry).


Tacet est une nouvelle revue de recherche dédiée aux arts sonores et aux musiques expérimentales. À parution annuelle et bilingue (français, anglais), elle a pour ambition de créer un espace de réflexion interdisciplinaire et international sur ces pratiques, comprises dans leur diversité esthétique. 


Tacet #4 – Sonorités de l’Utopie (déc. 2015)
Tacet #3 – De l’espace sonore (avr. 2014)
Tacet #2 – Expérimentation en question (déc. 2012)
Tacet #1 – Qui est John Cage ? (nov. 2011)

Revue Tacet #1

Qui est John Cage ? | Who is John Cage ?

Tacet #1 – Qui est John Cage ? (nov. 2011)

La revue, en toute logique et en concordance avec le centenaire de sa naissance en 2012, consacrait son premier numéro au compositeur américain John Cage en (re-) posant – et ouvrant – la question posée en 1960 par La Monte Young: «Qui est John Cage? = Who Is John Cage ? » L’ambition de la revue d’offrir une réponse est bien réelle malgré qu’une proposition définitive (voire véritablement multidisciplinaire), tellement l’œuvre de Cage est prolifique et volontairement multiforme, est aussi une idée d’emblée rejetée. La section Flux est organisée en quatre sous-sections : « À la recherche de John Cage», «Penser le silence», «Conceptual Music: Cage, below & beyond» et «Documents». Celles-ci permettent non pas de revenir sur les jalons de la trajectoire cagienne mais d’en proposer de nou- velles lectures, sinon des lectures renouvelées. Tout est à retenir – littéralement! – des textes proposés ici, notamment pour la clarté de leur argumentation (Philip Gentry, Sarah Troche et Sophie Stévance, par exemple). Il faut souligner l’apport de Jean-Yves Bosseur qui revient sur la difficile réception de Cage en France (et le relatif isolement de ses propres tra- vaux) et questionne l’idée même d’héritage cagien, car « de nouveaux possibles sont imaginables » puisque Cage « n’est pas mort. Tout comme Socrate… ». Trois autres articles abordent le silence, thème cagien d’im- portance, et permettent de prendre la mesure de la vivacité de la réflexion silencieuse dans les musiques expérimentales d’aujourd’hui. Les auteurs Stévance et Mattin abordent quant à eux l’œuvre de Cage à partir de sa relation avec Duchamp et le conceptualisme en musique, ou élaborent une improvisation conceptuelle. Un ouvrage essentiel pour approfondir nos connaissances de Cage.

Journal Érudit, Volume24, Issue3, 2014, p. 92–94, Éric Legendre

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