Artiste en résidence Sonic – Méryll Ampe

Résidence Sonic / Espaces Sonores, Novembre/Décembre 2017

Méryll Ampe est l’artiste accueillie à la HEAR Mulhouse dans le cadre de la résidence Sonic 2017. Elle est intervenue à l’école du 20 novembre au 20 décembre 2017 et a proposé, dans la continuité de son travail à mi-chemin entre arts plastiques et sonores, un dispositif singulier.

Comment évoquer le son à travers la matière ? Telle est la question qui parcourt le travail de Méryll Ampe, artiste sonore au parcours singulier. Avant son passage aux Beaux-arts de Cergy où elle se consacre pleinement à la création sonore, Méryll Ampe avait jeté son dévolu sur la sculpture et le volume, et sort diplômée de l’école Boulle en 2005. Elle s’envole ensuite vers Londres au Camberwell College of Arts. « C’est la première fois que j’ai été confrontée à l’art contemporain « , explique Méryll Ampe. Batteuse depuis plusieurs années, c’est dans ce contexte artistique que la jeune femme a l’idée d’associer son travail de sculpture avec les rythmes qu’elle produit à la batterie. C’est à ce moment-là que commencent ses recherches sur le son et la matière.

Électroacoustique

Après quelques années dans la vie professionnelle, Méryll Ampe décide de se consacrer à 100% à la création sonore et entre alors aux Beaux-arts de Cergy, tout en se formant en parallèle à la composition assistée par ordinateur (CAO) et à la musique électroacoustique expérimentale au Conservatoire Georges Bizet. Sa démarche artistique se construit peu à peu et l’artiste se met alors à interroger « la matérialité des sons, dès leur naissance et dans leurs différents états », s’intéresse à « l’immatérialité sonore ». « Dans mes réalisations, je dévoile des états sonores, j’emploie des éléments réels qui les génèrent et les évoquent. Avec du plâtre ou sur le papier, les empreintes des jeux rythmiques et des vibrations sonores s’incarnent dans la matière, figés, comme des arrêts sur images ».

SONIC

Depuis, le quotidien de l’artiste est fait de concerts, de créations sonores, de résidences, de festivals, etc. Lorsqu’elle découvre l’appel à projet SONIC (HEAR à Mulhouse), elle fonce. Celle qui conçoit « le son comme une matière à sculpter en temps réel »  imagine, avec l’aide des étudiants, une installation sonore de 8 haut-parleurs composés de différentes matières. Plâtre, bois, cire, papier mâché, Méryll Ampe choisit des matériaux nobles, organiques. « Je voulais travailler la résonance de ces matières, comment celles-ci agissent sur le son. » Présentée sous la forme d’un concert lors de la soirée Tranches de quai #33 de décembre 2017, l’installation traduit une recherche dans la disposition des différents volumes, dans les proportions, dans l’espace, dans la trajectoire du son. Après son mois de résidence, l’artiste repart à Paris avec un agenda bien chargé…mais a déjà prévu un retour à Mulhouse pour un concert le 20 janvier 2018, organisé par le collectif ödl !

Démarche

J’interroge la matérialité des sons, dès leur naissance et dans leurs différents états. Ces axes de recherches montrent l’intérêt que je porte à «l’immatérialité sonore». Certaines actions et idées sont survenues de façon empirique, grâce au temps d’expérimentation. C’est à travers des procédés plastiques qu’ils sont retranscris sous divers médiums afin de les rendre visibles et tangibles. Dans mes réalisations, je dévoile des états sonores, j’emploie des éléments réels qui les génèrent et les évoquent. Avec du plâtre ou sur le papier, les empreintes des jeux rythmiques et des vibrations sonores s’incarnent dans la matière, figés, comme des arrêts sur images.

Dans mon travail sonore j’établis des liens entre ma pratique musicale et plastique. Mon approche au son puise dans des techniques directement liées à la sculpture : tailler dans la masse, modeler, sculpter.
J’utilise des field recordings et matières acoustiques, bruts, captés dans mon quotidien. S’y ajoutent des outils de traitements électroniques, analogiques, micros, K7, batterie …. Dans mes compositions, performances sonores, installations sonores, des processus ou des protocoles sont des composants qui font partie intégrante à mes recherches. Je fais évoluer mes dispositifs permettant de générer résonances, tensions, ruptures, reliefs et ponctuations.

Je conçois le son comme une matière à sculpter en temps réel (notion de «plan-séquence»), révélatrice d’expérimentation qui me permet d’investir des lieux et de proposer des espaces sonores immersifs, une traversée physique et d’immédiateté.

Je fais aussi évoluer mon travail sonore et d’espace dans le spectacle vivant et dans l’art visuel.


site de l’artiste : http://meryllampe.com

lien : annonce sur le site de la HEAR

lien : Rencontre au Conservatoire


Méryll Ampe et Yvan Etienne lors de la soirée Tranches de quai #33 © Pascal Bichain

Physique(s) du son – journées d’études

28-29 mars 2018 

Le groupe de recherche Espaces Sonores de la HEAR initie deux journées d’études pour se familiariser avec différentes approches et concepts autour de la physicalité du son et ses implications artistiques autant que philosophiques. 

De l’acoustique à la psychoacoustique, de la physicalité du son à la méta-physique du son et de l’art, un parcours ponctué par 3 thématiques et discussions tentera d’éclairer et de questionner l’objectivité et la subjectivité de notre rapport à la réalité matérielle physique et plastique du son. Une première journée est consacrée à des workshops suivis de concerts, la deuxième journée rassemble 6 conférences/ discussions. 

Coordination : Joachim Montessuis et le groupe de recherche Espaces Sonores de la HEAR.

Conférenciers :

  • Michèle Castellengo – Directrice de recherche émérite au CNRS
  • Horia Cosmin Samoïla – Artiste et chercheur
  • Anne Gillis – Artiste
  • Olivier Manaud – Chercheur CNRS
  • Romain Perrot – Musicien bruitiste
  • Thomas Tilly – Musicien
  • Janneke Van Der Putten – Artiste-performeuse
  • Juliette Volcler – Chercheuse indépendante
cliquer pour ouvrir le programme

Vidéo performance réstitution du workshop Janneke Van Der Putten :

Photos workshop, performance / concert :

Photos journée d’étude :

NowHear – Sonic Protest 2018

NowHere : site-specific performance. 

Du 22 au 26 janvier 2018 + le 16 mars pour la présentation du projet

Le projet NowHere convie des étudiants en arts sonores de la HEAR et de l’université Paris 8 à travailler ensemble sur les particularités sonores d’un site spécifique, le temps d’un workshop mené par un artiste sonore invité.

Pour sa première édition en janvier 2018, l’invitation est adressée à Thomas Tilly et le site sera l’église Saint-Merry (Église Saint-Merri
76 Rue de la Verrerie – Paris 4e)
, située au coeur de Paris, à deux pas du Centre Pompidou. Ce site a notamment la particularité d’être à la fois un sanctuaire des musiques expérimentales et un lieu de culte toujours en activité.

Le workshop se déroule en deux temps : d’abord une session de travail d’une semaine (travail sur le site et en atelier à l’université Paris 8), puis une performance à l’église Saint-Merry le 16 mars 2018 dans le cadre de l’édition 2018 du festival Sonic Protest. Ce workshop se conçoit comme un lieu de rencontres pratiques et théoriques, d’échanges et d’expérimentations.

THOMAS TILLY

Thomas Tilly utilise le microphone et le haut-parleur comme principaux instruments de création. Centré sur l’étude de l’environnement sonore et sa confrontation avec l’espace dans lequel il existe, son travail emprunte autant à la recherche musicale expérimentale que scientifique. Dans sa démarche, l’écoute reste centrale au détriment de toute forme de représentation. Ce qui se passe sur le terrain doit être interprété puis transmis à l’auditeur dans des conditions d’immersion totale, la subjectivité de cette restitution se situant dans le sensible plutôt que dans une mise en oeuvre technique complexe. La relation aux espaces naturels, à l’architecture ou encore à l’urbanisme, deviennent des axes de recherches privilégiés. 

Dans Test/Tone, la cartographie et les méthodes d’analyses acoustiques deviennent les outils pour ausculter le système nerveux, la structure d’une salle de concert. Dans son installation Contrefrormes LigneA, c’est la posture d’écoute des usagers d’un tramway qui devient prétexte à sa transformation en salon d’écoute. Chez Thomas Tilly, le rapport entre nature et technologie, primitivité et modernité reste un angle d’approche privilégié, souvent abordé par le traitement des modes de communication. Dans Cables & Signs, ce sont les stridulations d’insectes aquatiques non identifiés qui sont mis en abîme avec la musique électronique. 

Thomas Tilly a présenté son travail dans plus d’une quinzaine de pays et dans ne nombreux festivals internationaux dédiés aux musiques expérimentales et improvisées : Audible Festival (Paris), Météo (Mulhouse), Bruisme (Poitiers), Electricity (Reims), Avant avant garde (Cracovie), Simultan (Timisoara), Magnetic Traces (Melbourne), Observatori (Valence), Synthèse (Bourges), Bridge Festival (Bulgarie). Il s’occupe depuis 2001 du label fissür et participe ponctuellement à la rédaction d’articles sur la phonographie et sa pratique.

Coordination du workshop pour les étudiants HEAR : Yvan Etienne


Song Books de John Cage

Workshop de la semaine Hors Limits 2017

13 au 17 novembre 2017

Proposé par : Tom Mays, Gérard Starck, Rudolf Weber, Françoise Kubler et Francisco Ruiz de la Fuente, avec Cyrille Bret

Song Books, œuvre emblématique de John Cage composé en 1970 – une compilation de 92 solos combinant voix, électronique et actions théâtrales. Tout à fait en accord avec les principes du happening et du mouvement Fluxus, Song Books permet d’unir musiciens, acteurs, plasticiens et amateurs dans une multitude d’actions qui se superposent, se croisent, se complètent mutuellement, et cela d’une manière qui laisse une grande place au hasard. Ce workshop veut familiariser les participants avec le monde de l’indétermination et l’univers de pensée de John Cage, mais il veut aussi poser la question de son actualité et inviter, tout en partant de la partition, à des « prolongations » possibles, justifiables, imaginables…

Ce workshop s’adresse à des étudiants de disciplines et pratiques diverses : voix, dessin, performance, scénographie, vidéo, animation, interprétation instrumentale, pratiques sonores, sculputre, etc.

La semaine sera constituée par des temps d’atelier et d’apprentissage, et des temps d’expérimentation avec un suivi individuel et collectif, et une restitution publique en fin de semaine. Les ateliers auront lieux sur les sites d’art plastique et de musique de Strasbourg.


Conférence-rencontre : John Cage / Song Books

Mercredi 25 octobre 2017 à 18h30, HEAR – Auditorium, Strasbourg

Conférence proposée par :

  • Rudolf Weber – historien de la musique (HEAR/Académie/Conservatoire)
  • Cyrille Bret – historien de l’art (HEAR/Strasbourg)

Ouvert à toutes les pratiques : plastiques/sonores/musicales/performatives


photos de la conférence, le workshop, et la restitution publique à la fin de la semaine:

Vidéo : Extrait de la performance de la fin de la semaine Hors Limites, 7 nov 2017